jeudi 20 juin 2013

Monoparentalité à temps partiel

  Je dois m'excuser de mon absence prolongée, puisque de 2 a 3 fois par année, outre travailler, je ne fais plus que dormir chez nous. Ma blonde perd son CHUM et se retrouve qu'avec un chambreur pendant 2 semaines. Elle se déclare alors officiellement monoparentale. Elle en vit les difficultés tandis que moi, j’en tire que les bénéfices! J’ai réalisé ça en déjeunant.

  Mon seul moment avec mon fils lors de ses dures périodes demeure le déjeuner. Un bref 10 minutes où l’on se côtoie et se regarde, car il n’est pas encore très bavard. Un matin, pendant que je lis ma presse sur mon iPad, je l’aperçois descendre de sa chaise alors qu’il a encore la bouche qui déborde de céréales. Je m’apprête à lui ordonner de s’asseoir tout juste avant qu’il... vienne me faire le plus sincère des câlins. Gratuit. Sans l’avoir demandé ni être dans sa routine.

   Il en rajoute avec un splendide sourire et des yeux rieurs. Il sait que je suis heureux, mais mon cœur fend spontanément : je lui manque autant que moi j’ai hâte de le voir plus de 10 min. Déchirant, au point que je ne dois pas tomber sur une vidéo de lui au risque de craquer. Je l’avoue, je verse une larme — toute petite — lorsqu’on se revoit après un départ de 5 jours à l’extérieur.



   Enfin, ladite période passe et je retrouve ma famille changée : ma blonde est clairement épuisée et mon garçon ne me lâche plus. Il a nettement une préférence pour jouer avec moi, se laver en ma seule compagnie, écouter la télévision sur mes genoux ou que je lui raconte une histoire (alors que sa mère est mille fois meilleure).

   Bref, j’ai découvert que le père absent devient le héros invisible de l’enfant.
J’ai gouté au côté sucré de la vie de la monoparentalité. Mais à voir les cernes sous les yeux de ma douce, je vais savourer discrètement ma chance.


  Et je vais lui souhaiter tout plein d’heures supplémentaires en 2014!