Quand je dis souffrance, je ne parle pas de moi évidemment! Vous devinerez que je fais référence à la personne la plus importante dans ma vie de tous les jours. Celle pour qui mon quotidien dépend beaucoup d'elle et qui a une influence remarquable sur le déroulement de mon existence.
Vous aurez deviné, ou en fait, probablement pas, que c'est à mon boss que je pense. Oui, je sais, je paraîtrai ingrat en ne parlant pas de ma douce Marie, la maman en devenir. Laissez-moi m'expliquer (et de toute façon, j'aurai bientôt l'occasion de décrire plus en détails la douleur qui l'assaillera durant la venue d'Elliott, notre petit! Marie ne sera pas en reste!).
En fait, je suis à me questionner si tout le monde passe par ce sentiment de culpabilité de laisser en plan sa job pendant le congé de paternité. De faire "souffrir" mes compagnons et mon patron en les quittant, et ce, très rapidement. Ne montez pas sur vos grands chevaux, je ne suis pas workahoolique. Ne vous méprenez pas non plus, j'ai bien hâte de passer 4-5 semaines au côté de ma blonde ainsi que du poupon. N'empêche, c'est plus de la manière d'anticiper cette transition que je trouve particulière.
Un matin, comme à l'habitude, vous faites le trajet auto-bus-métro-pied-boulot (oui je sais, j'aime beaucoup, beaucoup les divers moyens de transport, c'est à croire que je les collectionne). La journée débute, calme devant l'ordinateur et soudain, l'appel tant attendu vient... la maman se retrouve trempe jusqu'au pied et la panique s'installe, vous DEVEZ être là dans les prochaines minutes pour ne rien manquer. Alors là, quoi? Vous quittez de façon impromptu le travail pour ne dire "Merci des encouragements, on se voit dans 1 mois!"? C'est brute un peu non? C'est dans mon droit, dans la loi sur la famille, mais mes responsabilités, elles, s'arrêtent quand alors?
Devons-nous être payé pour attendre? Devons-nous arrêter de notre plein gré avant dans l'éventualité du sait-on-jamais-ça-peut-arriver-n'importe-quand-n'importe-ou? Devons-nous juste relaxer et prendre le "risque" de manquer quelque chose du travail à accomplir pour la femme qui n'en peut plus et qui demande, et plutôt, EXIGE (et avec raison) d'être accompagnée?
Bon, de toute manière, c'est déjà décidé, j'ai déjà préparer mon boss et mes collègues pour dire que je débarasserai du plancher à la seconde où j'entendrai au téléphone "C'est le temps, VIENS T'EN!". Je n'ai pas le goût de déchaîner un monstre enfoui dans ma chère conjointe. Elle est si douce, si délicate, si fine, si aimante, si forte (oui, vous aurez deviné.... elle lit derrière mon épaule). J'avoue, même si la grossesse s'est déroulé comme un charme, j'ai la chienne un tantinet.
C'est juste parce que je crois aux loups-garous, moi, dans le fond...et peut-être que ma blonde accouchera un soir de plein lune. Ouch!!
Matthieu