mardi 25 janvier 2011

La crise dans 1-2-3.... GO!

  
 Un bébé, ça pleure. Souvent. Ça hurle, ça crie, ça éclate en sanglots et les larmes coulent à flot pour ce petit être. Je crois même que ça se trouve dans la définition du dictionnaire.





bébé [ baibai ]
bébé nom commun - masculin ou féminin
Definition : 1- nourrisson. 2- résultant de couple, source de bruits stridents, constants et répétitifs. Énergique même lorsqu'épuisé. Pour les détails de son alimentation voir la description de "puit sans fond".


   Nous avons souvent tendance à calmer ce jeune enfant aussitôt que sa bouche s'entrouvre. Avec raison! Souvent pour s'éviter simplement le perçage de tympan à prévoir. J'ai pu comparer récemment les décibels du nouveau-né avec mon Elliott. Désolé garçon, mais tu n'as pas la voix très perçante face aux autres de ton accabit (oh merci, il y a bien un Dieu quelque part!!)
  J'ai réalisé cependant que nous mésestimons leur réaction. Fermez les yeux (bon... bien... après avoir lu disons), soyez honnêtes et mettez-vous dans la peau d'un bambin de 11 mois.

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A) Pendant le repas
    On vous tient en joue avec une cuillère emplie d'une mixture douteuse, néanmoins digestible. Alors que vous vous efforcez pour faire plaisir à vos parents, vous les voyez manger, de façon autonome, un repas beaucoup plus alléchant, plus intéressant. Vous émettez des premiers signes d'insatisfaction, qu'ils jugent mal: ils essaient encore plus de fougue de vous fourguer leur bouillie. Ils tentent après coup de la compote, des biscuits, de l'eau, du jus... Tout, sauf ce que vous désirez réellement. Vous exigez seulement qu'il vous retire de cette chaise-haute de torture. Ça y est...
   La crise!

B) Le nez qui coule
    Votre nez s'est transformé en robinet. L'inconfort est constant, mais vous gardez bonne mine. Le mucus s'échappe tranquillement, constamment, mais à quoi bon s'en souciez?Aussitôt retiré, ça continue! Vos parents, âmes en peine, vous pourchassent et se jettent sur vous. Ils vous tiennent solidement, à deux parfois, et s'approchent de vous avec leur attirail: mouche-bébé, mouchoir, poire nasal. La panique s'empare. 1-2-3...
   La crise!!

C) Le bec garni
     Quelle chance: un bon spaghetti suivi d'un gâteau pour dessert! Votre panse est comblée tout autant que votre visage est bien nappé de sauce. Voilà qu'arrive alors maman, armée de sa lingette. Elle fait diversion en vous présentant un jouet (naïvement, vous la croyez à chaque fois), mais de son autre main, la traître, elle vous étouffe sous la débarbouillette. Elle vous astique telle une vulgaire assiette mise au lave-vaisselle. Ça suffit...
     La crise!!!

D) Le rhume
    Vous êtes courbaturés, fatigués et pour une rare fois, la faim ne vous tenaille pas. Déjà que papa-maman se plaisent à vous vider aussi souvent qu'ils peuvent de vos déchets nasaux, ils poussent leur torture encore plus loin. Ils ont découvert les vertus de la fusée.
   Alors que vous sortez tout juste du bain, frigorifié, les lèvres bleutés (il fait -30 degrés dehors), ils vous laissent nu comme un ver sur la table à langer. Vous tournant le dos, vous suspectez déjà qu'ils ne vous présenteront pas un nouveau cadeau. "Discrètement", ils vous replient les jambes en indien et poussent sans hésiter un machin odorant dans votre arrière-train. Surpris, vous demeurez figé. Vous espérez rayer ce souvenir de votre mémoire. Ils espèrent vous faire croire que vos poumons et votre nez se retrouveront débloqués miraculeusement. La honte. L'insulte...
   La crise!!!!

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  Avec raison qu'il pleure le pauvre! Moi-même, je ne réagirais pas sans me débattre dans ces divers moments. Particulièrement pour le point D, dont je ne suis pas très fier de lui faire subir. Mes parents - oooh que je vous aime - ont su m'éviter ce traumatisme.

  Cette fusée me permet dorénavant de retracer facilement Elliott dans l'appartement. Je n'ai plus qu'à suivre l'odeur d'eucalyptus émanant de toutes ces pores de peau. Incroyable, mes voies respiratoires se portent à merveille maintenant lorsque je le trempe dans l'eau chaude du bain. 
   Malheureusement, je ne vous décrirez pas la cacophonie odorante qui se déroule actuellement dans sa couche. Étrange. Particulière.


Matt

mardi 18 janvier 2011

Ce besoin d'amour

Face de pet. Va, je te pardonne.
   Il me hait. Je n'en suis pas encore certain, mais les preuves s'accumulent. S'il ne me hait pas, c'est qu'il se fout de ma gueule. Moi, naïvement, alors que je me plaisais de le voir sourire à pleine dent (6 pour le moment) lorsque j'apparaissais dans son champ de vision, voilà que je réalise comment il me considère: un pure clown.



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La suite disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!" disponible aux éditions Stanké

http://www.edstanke.com/Peres-poules-prodigieux-enfants-pas-vraiment-/Pascal-Lachapelle/livre/9782760411081


  
  

mercredi 12 janvier 2011

Surmonter ses peurs

    Je suis un père, un nouveau père qui plus est. Donc, par définition, je demeure prudent, inquiet, suspicieux, craintif face à cette petite pièce d'homme qui est maintenant dans ma vie depuis bientôt 11 mois. J'ai appris à l'amadouer, à lui pardonner ses manies - lorsqu'il a la fâcheuse tendance de "déposer" dans le vide son gobelet après avoir bu -  ou oublier ses faiblesses (il est incapable de se gratter le dessus de la tête). Car il faut l'avouer, il a beau s'efforcer pour être un bébé parfait (comme son père), il demeure encore un "work in progress".


   En fait, je le suis tout autant. Il a su m'apprendre à surmonter certains dédains (lire mucus et cie). Il nous enseigne aussi à affronter nos peurs: qu'il se fracasse le crâne contre le plancher, qu'il se fendille la joue avec tous ces meubles aux coins si pointus. D'ailleurs, ce serait bien qu'ils annoncent chez les détaillants une nouvelle ligne d'ameublement "baby-proof", ça nous éviterait bien des angoisses. 

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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

lundi 3 janvier 2011

Le grand explorateur: Le temps des fêtes


Journal de bord d'Elliott Turgeon
2 janvier 2010 

  Wouah, je suis épuisé. Ça fait déjà 2 jours que je dors un 12 heure de file et si ce ne serait pas de mon estomac qui hurle famine, j'en dormirais plus encore! J'ai fait la découverte du "temps des fêtes" avec mes hôtes-autochtones Matthieu et Marie-France. Ce fut des belles journées de péripéties.

  En réalité, leur rituel a commencé il y a de cela une vingtaine de jour. La femme, qui aime se faire appeler maman (j'aime le crier subtilement entre 2 pleurs), s'est efforcée de garnir chaque parcelle de mon habitat avec de lumières vives et colorés. Je suis tombé automatiquement hyptonisé. J'ai la même habitude que les papillons de nuit dorénavant: aussitôt qu'une ampoule s'allume, je me dirige rapidement vers cette source lumineuse si envoûtante et j'oublie mon existence. C'est aussi curieux que la manie inarrêtable de crever du papier-bulle.

  Des événements inhabituels ont eu lieu les jours précédents leur fête appelée "Joyeux Noël et Bonne année". Tout d'abord, un sapin nain, décoré de boules et de guirlandes, a poussé soudainement sur le buffet durant la nuit. Puis, au fil des jours, des boîtes enveloppées de papiers et de rubans apparaissaient sous cet arbre. Je tentais tant bien que mal de les atteindre, mais je sentis qu'ils étaient volontairement inatteignables. Ça n'a fait qu'amplifier mon désir de grimper ou bien, faute de réussir, de tirer sur tout ce qui pouvait y pendouiller.

  Le mystère s'accrut lorsqu'on me parla sans cesse d'un grand maître, dirigeant toute cette opération festive à partir de son pays lointain. Vêtu de rouge, ce large barbu blanchâtre au bedon rond et au bonnet long, semble-t'il, prendrait en note nos bonnes et mauvaises actions. 
  Je ne sais trop quoi en penser. Ça me semble louche comme histoire, mais honnêtement, je m'en fou. Elle me plaît bien leur légende d'autochtone; ils ont l'air si heureux de penser que je les crois naïvement.


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La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké



  S
Elliott Turgeon