dimanche 19 décembre 2010

C'est aussi ça la vie...

   Je vous avertis immédiatement, aujourd'hui, je ne serai pas drôle. Donc, retournez à vos habitudes immédiatement si vous souhaitiez vous dérider un peu. Désolé, je suis mauvais vendeur, mais au combien honnête!


   Mon petit gadget préféré, mon fils, s'est découvert une nouvelle utilité tout récemment. Pendant qu'il peaufine son art de "pétage de marboulette" en tentant de se tenir droit tout seul, innocemment, à son insu, il est devenu lui-même une parfaite béquille. Ne le prenez pas au mot surtout puisque vous vous retrouveriez rapidement avec les mêmes ecchymoses que lui au front.


   En fait, une béquille, le mot est trop faible. Il est devenu ma lumière, mon pont vers le bonheur.(Kéééééétaine!)


   Un enfant, dès les premières heures, devient pour nous, parents, la source sans fond d'inquiétudes. Des nuits blanches qu'il nous fait passer dans la crainte de ne plus l'entendre jusqu'aux angoisses qu'il crée lorsqu'il découvre le bungee, l'escalade de glace et la chasse aux grizzlis la même fin de semaine. Des émotions fortes, j'en attends et je compte bien sur mon garçon pour m'en offrir, à mon grand désarroi parfois.


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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

dimanche 12 décembre 2010

Dure compétition

   Aujourd'hui, jour de psychanalyse.
   Je souffre du complexe du 2e (au milieu d'une famille de 3, ça n'aide pas), donc je souhaite secrètement bien devenir le premier par l'entremise de mon garçon. En fait, une chaude lutte avec mes 2 frères a commencé plutôt jeune. Rares furent les moments où l'un ne s'est pas influencé de l'autre pour au final, le surclasser dans son domaine.


   J'ai observé mon aîné lorsqu'il débutait ses aptitudes à dessiner. Je l'ai rapidement suivi dans ce cheminement dans une production de dessins. Il n'a pu suivre mon rythme, ni mes dons pour la reproduction. J'ai brusquement cessé lorsqu'un ami d'école m'a imité, a gagné le coeur de MON public, puis m'a surpassé. De retour bon 2e.


   Le Benjamin, lui, s'amusait à calquer nos talents. Il s'acharnait plus que moi aux jeux vidéos et désirait être aussi coquet que le plus vieux en s'aspergeant du même parfum. Une eau de cologne Ralph Lauren, ça s'ajuste bien sur un adolescent de 16-17ans, mais sur un enfant de 10 ans... c'est étrange! Surtout qu'il ne connaissait pas le verbe: doser.

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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

mardi 7 décembre 2010

Surprises


  On le dit déjà trop, mais, j'embarque dans le mouvement: les enfants nous suprendront toujours. Vous vous réveillez un matin en croyant que votre progéniture a gagné des semaines, voir des mois soudainement! Parfois, vous vous en réjouirez, et parfois... vous irez jeter un coup d'oeil, nostalgiques, les yeux larmoyants, sur les quelques 200 photos de ses premiers mois.
  
  À titre d'avertissement, afin de diminuer un peu les attentes du nouveau père, voici une liste des éléments montagnes russes à prévoir. Ceux que vous appréhendez, mais que vous ne pourrez pas prévoir disparaître et réapparaître aussitôt!

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Surprise #1 
    Vous savez Les nouvelles grimaces qu'il vous fait facilement et presque trop souvent? Dites-vous qu'il cessera de les afficher aussitôt que vous voudrez les présenter a un ami. Et plus grand sera le public, plus vous vous buterez à un mur et plus vous vous entêterez! Sachez lâcher prise avant que le malaise ne s'installe et que vous fassiez honte à votre enfant.

Surprise #2 
   Vous rêvez, délirez ou fantasmez d'une nuit de sommeil complète ( i.e. 7h ... DE SUITE)?? Votre enfant vous l'offrira tôt ou tard, rassurez-vous. À cet instant, vous vous surprendrez à regagner soudainement une foi en l'existence d'un Dieu, islamique, chrétien ou bouddhiste. N'allez pas brûler votre fortune en lampions inutilement, puisque lorsque vous aurez définitivement pris goût à ces savoureuses nuits, bébé reprendra aussitôt envie de vous faire des visites nocturnes. Ne criez jamais, je dis bien jamais, victoire!
   Courage, 18 ans c'est si vite passé!!

Surprise #3 
   Jour de fête: "Hourra, il a pris le biberon!!". Rangez tambours et trompettes. Festoyez sans trop d'effervescence inutile, c'est de l'énergie que vous pourriez dépenser ailleurs (visualisez tous ces morceaux à stériliser!). 
   Nous, on a la chance d'avoir une merveilleuse photo d'Elliott qui le boit docilement. Beau souvenir qui nous permet de dire: "Oui, oui, j'vous jure, on a essayé et même déjà réussi... il y a de cela 8 mois!". 
   Savourez le moment tel qu'il est: une première opportunité de vous engager en tant que père dans le processus nutritionnel de l'enfant. Une étape que je nomme propre, rien à voir avec la suite.

On le voit que je ne suis pas à l'aise, je n'aurai pas l'air mieux au prochain!



Surprise #4 
    Des semaines durant vous vous automatisez à chauffer, préparer, tester, refroidir, réchauffer, donner le lait puis à laver tous les contenants. Du moment que vous y serez accomodé, que vous réussirez à continuer à dormir tous en faisant ces étapes puisque bébé le prendra toujours aisément, son pédiatre vous annoncera qu'il peut passer aux purées. Ah bon, ....euh.... Merci?

Surprise #5 
    Le passage aux purées s'est déroulé sans trop d'encombres et de "non"? Car c'est bien à ce moment que l'on note que la notion de goût apparaît. On peut le comprendre de faire la fine bouche devant ces plats à l'odeur pas toujours invitante. Au final, après des semaines d'efforts, vous connaissez exactement ce que votre poupon ingurgitera sans pleurnicher. Mais voilà, subitement vous le sentirez loucher. Alors que vous mangez, il lorgne dangeureusement vers votre assiette. 
    Adieu monde du pré-mâché, bienvenue dans le monde adulte: là où l'on devient alerte aux multiples possibilités d'étouffement.

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    On aura beau avertir, souligner en caractères gras tous ces passages obligés vers l'enfance, on est souvent pris au dépourvu lorsqu'on réalise que notre bébé, celui que l'on affectionne tant lorsqu'il veut bien encore être dans nos bras, devient, progressivement: un enfant.

  Il grandit et nous, on se demande si finalement ... Ça nous manque ou pas tout cela?   


Matt

samedi 4 décembre 2010

Un nouveau père, un vrai


  Il y a des étapes dans la vie de parent qui sont nécessaires pour que nous puissions se définir ainsi. 
  Pardon? Vous pensiez que le simple fait d'avoir enfanté ou de l'avoir engendré vous permet de vous nommer papa ou maman!? C'est beau dans votre monde. J'imagine que vous êtes de ceux qui croient que tous et toutes détiennent la fibre famiale en eux? Si seulement la vie était aussi simple.

   Le plus facile, en réalité, c'est d'accoucher. Le reste vient plus difficilement.

   Vous paniquez n'est-ce pas? Sinon, vous avez déjà commencé à me rediger une lettre d'insultes. Désolé, mais je vous arrête, bien que jadis j'aurais peut-être hésité si j'avais pu remplacé ma douce dans son rôle de génitrice; plus j'y pense et plus je vous porte une gratitude incommensurable, vous, femmes, parce que je sais que j'aurais tout simplement pleuré comme une fillette!

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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

dimanche 28 novembre 2010

Un éclair de génie

  Qui dit garderie, dit gastro. Il peut aussi aussi dire éducatrice, jouet, enfant, carré de sable, couche, collation, mais, c'est plus souvent relié aux yeux des parents, à microbes! Avec ces probabilités de transmission exponentielle avec des bébés, c'était inévitable, il fallait que l'on passe par cette dure épreuve assurément une fois! Pas qu'Elliott a trouvé ça très dur. Non, pas lui - pfff, un petit vomi et c'est fini - seulement tous les adultes avec qui il a été en contanct les jours suivants.


  Bizarrement, je tends à croire que cette gastro a débloqué bien des choses dans son cerveau. Un éclair a dû le traverser subitement alors qu"il conversait face à face avec son souper. Le lendemain, c'était un nouveau bébé, presque devenu enfant.


  D'une nature généreuse, il a bien voulu nous faire propager son mal gastro-intestinal! Quel meilleur mieux choisi pour commencé à nous donner de bien-baveux baisers. La bouche grande ouverte, il s'avance vers nous pour nous "frencher" à qui mieux-mieux. Tellement attachant qu'on a trop vite oublié sa contagion!



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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké







  



dimanche 21 novembre 2010

C'est une poupée qui fait non, non, non...

   C'est malheureux, mais la semaine dernière nous nous sommes laissés traîner. J'ignore si c'est moi ou Marie qui l'avait oublié, mais quelque part entre un sofa, une marchette, une chaise haute et des miettes de pain, Elliott a fait une découverte: du caractère!




  Elliott gagne en attitude et ce, de façon si subite qu'on se questionne si il y a un gène qui s'active à 9 mois exactement. Précisément le jour de sa fête, il a commencé à faire la moue en émettant un cillement pour afficher qu'il était assez grand maintenant pour se brosser les dents, seul. Alors que c'était un moment de joie, où il jubilait que je lui astique ses 4 dents (ne cherchez pas à comprendre, il doit avoir une drogue spécial dans la pâte dentaire pour enfant), voilà qu'il décide qu'il en a assez d'être aussi dépendant de son père. Non, mais la honte, se faire brosser les dents par ses parent à 9 mois, de quoi aura-t'il l'air à la pouponnière!
  Bon j'ai compris, la prochaine étape, tu changes ta couche tout seul, on verra bien si tu si doué. Et vlan!


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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

dimanche 14 novembre 2010

La torture émotive

  Je suis un ingrat, un dur, un tortionnaire. Je ris aux larmes de voir mon fils souffrir. Voilà, c'est dit. Appelez la DPJ, je mérite la lapidation.


  Mon vilain plaisir depuis quelques semaines est de voir la progression, trop lente à mon goût, des capacités motrices de mon garçon. Je l'ai dit, il rampe comme un roi, enfin, de manière militaire. Il refuse la station à quatre pattes même si je me tue à lui répéter qu'il pourrait enfin gambader avec sa cousine ou mieux, avoir sa chance accrue pour attraper la bête poilue le narguant toute la journée.
 Je parlais du chat, pas de moi.


  D'ailleurs, j'ignore comment ce chat fait, mais j'en viens à croire que les félins de ce monde émettent une odeur qui nous rend gaga. Ils ne font que passer, lentement, naïvement, à nos côtés pour que tous, nous tombions pantois face à ces êtres narcissiques: "Oh le beau chaton! Viens ici minet! Minou, minou, minou... ah qu'il est adorable lorsqu'il se nettoie". Et leur envoûtement fonctionne avec brio dès notre plus jeune âge.
  Honnêtement, j'en suis jaloux.


  Bon, pour être franc, c'est toujours flatteur lorsqu'un ami, ou un étranger, voit notre enfant et le décrit des meilleures qualités: "Qu'il est joli-gentil-c'est un ange-on ne l'entend jamais-ricaneur-amusé-curieux-un air si intelligent (comme son père)-doux et sociable". Marie et moi, nous sommes maintenant habitués, jamais blasés néanmoins. Il faut faire attention par contre, puisqu'à force de l'entendre, en s'efforçant de demeurer humble, on commence à croire qu'on a le meilleur des bébés. 
  Désolé monde entier, nous avons "THE" bébé!!


  
  N'empêche, qu'après de telles éloges, lorsque je vois les mêmes gens se pâmer d'autant plus vers un autre être à quatres pattes, aux grandes oreilles, qui ne fait que marcher ou ronronner, je sens dans les yeux d'Elliott une pointe d'amertume. Se faire détrôner aussi aisément le déstabilise quelque peu.
  Resaissis-toi garçon! Ne nous laissons pas vivre sous la mer houleuse et changeante des dires des autres. Il faut grandir pour nous, sans se soucier du regard que l'on nous porte, ou non.


  ... C'est beau hein? Simplement dommage que mon petit n'y saisisse rien!


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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

Matt

jeudi 28 octobre 2010

Les neufs vies d'Elliott

   Je suis un homme plutôt typique par moment: fier, baveux, orgueilleux, ni trop macho, ni trop rosé. Je suis alors tout à fait l'image du père qui regarde son fils se casser la gueule pour qu'il apprenne à faire gaffe.


  Ne vous imaginez pas cependant les pires scénarios, je lui amortis la chute lorsqu'il se laisse tomber de notre sommier! Je considère que la chute de 3 pieds pourrait lui casser ses 2 seules petites dents.


  L'envelopper dans du papier-bulle, le cloîtrer dans un espace et barricader toutes les portes ne sont pas dans mon agenda. Je veille alors sur lui d'un oeil; il demeure toujours en vue. Je crois que c'est la moindre des choses dans ma définition de tâches.


  N'empêche, il réussira durant son périple d'aventurier de mettre à rude épreuve son environnement. Il teste sans cesse notre appartement pour détecter les éléments dangereux et bien que j'aie fait le tour, à quatre pattes, de toutes les pièces de notre chez-soi, il a su trouver une première faille.


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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

Extrait de l'émission "Les Docteurs", diffusé le lendemain!
J'aurais mieux aimé la veille.
  
   

dimanche 24 octobre 2010

Le grand explorateur: Communication babiale


Journal de bord d'Elliott Turgeon
16 octobre 2010 

   C'est inutile, notre communication est voué à l'échec: mes hôtes sont des esprits primitifs. J'ai abandonné la semaine dernière de communiquer avec eux à ma façon.
   Ils n'arrivent pas à entendre ma télépathie!
   C'est triste, nous nous serions tellement mieux compris. Ils sont bornés à vouloir m'apprendre leur langue. Donc, après 8 mois de vains efforts pour discuter avec eux par la pensée, j'ai commencé à contrecoeur leur dialecte.
  
    J'avais bien essayé quelque "ah" et "mmmmmh" par ci par là, mais j'espérais tant percer le mystère de leur cerveau que je n'y perdais pas trop de temps. Avec leur multiples efforts pour essayer de me rejoindre oralement, j'ai flanché, ils sont trop sympathiques. Ils me paraissent néanmoins un peu déficients lorsque je les vois répéter bêtement ce que je leur dis.

   - DaaahaDa, que je tente en premier lieu. Le claquement de langue et du palais n'étant pas aisé.
   - DaaahaDa. Bon garçon! qu'ils s'exclament.
   - Boubrhhbaaaa. (en espérant qu'ils y comprennent quelque chose)
   - Booobrhbbaaaa. C'est beau! .... alors que je saisis très bien qu'ils ne tentent que le renforcement positif.

   C'est frustrant! Au lieu de corriger mon élocution, souvent, ils ne font que répéter mes erreurs langagiers. Mais bon, ils ont tellement l'air de s'amuser que ça me fait rire de les voir se forcer autant.
   Je crie "AAAH". Ils crient "AAAH!". Je fais un petit "Hiiiididii!". Ils répètent "Hiiiididii!". Vous voyez le topo!
   Et c'est sans compter toutes les fois que l'homme m'a appelé "Papa". Et sa conjointe, guère plus intelligente, "maman". Je n'y comprends rien. Surtout que les 2 s'entendaient déjà pour m'interpeller avec le joli prénom: Elliott. Soudainement, lorsqu'ils remarqués que j'explorais les syllabes de leur langue, ils ont mis l'emphase sur ces 2 appellations personnelles.
  Ça veut peut-être dire quelque chose d'important!?!




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18 octobre 2010



  Je dois être honnête, je m'amuse vraiment beaucoup ces temps ci. 
  Je suis très chatouilleux et ils se plaisent à profiter de cette faiblesse. Un peu trop même, alors lorsque je suis fatigué, je ris et je pleure par intermittence. Ils arrêtent assez rapidement à ce moment.
  Leur félin est toujours en fuite à ma présence. Je me trouve alors encore plus souvent dans sa tanière puisque je sais qu'il doit s'y rendre pour ses divers besoins primaires: manger et se soulager. Dès que j'en ai l'occasion je file en toute vitesse vers sa pièce, mais malheureusement, son maître coupe rapidement mon élan et me retourne à 180 degrés, tout simplement.
  Il croit, à tort, que ce simple déplacement me rendra assez confus pour me distraire. Vous saurez, monsieur, que je maîtrise très bien le tour sur soi-même!

  Avec mes nouvelles aptitudes de déplacement et de communication, j'ai pu accéder à une porte de sortie vitrée. De là, je vois au loin les autres habitations environnantes et je passe quelques minutes par jour à regarder vaguement le grand espace que je rêve de parcourir. Bientôt. Très bientôt je pourrai quitter ce bled.


C'est par là que je m'évaderai un jour.

  Je fais maintenant rapidement le tour de cette résidence. Je m'entraîne à faire l'aller-retour salon-cuisine chaque matin et soir. Mon chrono s'est amélioré particulièrement dans les derniers jours en même temps que ma forme physique aussi, même si on m'attache des sobriquets tels que "chubby" et "rondelet". 
  Ça semble leur paraître facile à eux, du haut de leur 5'8" et leur 150 livres, mais je parie qu'il n'arriverait pas à ramper sans arrêt pendant 1 heure. 
   Essayez bande de lourdauds!

   Grâce à mes capacités motrices croissantes, je peux maintenant résister presque chaque soir lorsqu'il me sort de mon bain. Je suis là, tranquille, paisible, à patauger et me réchauffer et puis soudainement, paf, sans avertir, il me retire de l'eau, cessant mes merveilleuses activités aquatiques (i.e. arroser ce crétin qui me laisse me cogner sur les parois du bain) pour aller me refroidir de leur multiples crèmes hydratantes FROIDES. Ils arrivent à me faire sourire quelques temps grâce au son magique du petit canard jaune (lorsqu'il fait pouet-pouet, je m'esclaffe à tout coup, je ne m'en lasse jamais, je jubile de le mordiller!).
   Mais aussitôt qu'il en ait à l'étape de m'habiller avec un habit 1 pièce, un "pyjama", une grenouillère, je réussis par un violent coup de bassin à me tourner le haut du corps. Alors celui prénommé Matthieu jure et rie un peu jaune en tentant, difficilement, de me plaquer au sol pour m'enfiler ce vêtement puéril.
   
   Je sens que je commence un peu à prendre le dessus sur lui. N'empêche que je le trouve un peu méfiant à mon égard.

   Bizarrement, il me gigote moins le matin suite à mon premier boire. 
Ça semble lui avoir laisser un léger goût amer lorsque je lui ai régurgité directement dans la bouche.

  Et vlan!


Elliott Turgeon

dimanche 17 octobre 2010

Le grand explorateur: La chasse

Journal de bord d'Elliott Turgeon
12 octobre 2010


  Il y a déjà 8 mois environ que j'ai atterri dans ces contrées inconnus. Une espèce locale m'a accueilli tel un dieu. Le temps que je m'acclimate, ils m'ont nourri de leur bouillie journalière - meilleure que l'aspect peut laisser croire - et ils me logent dans leur hutte familiale. Ils ont poussé leur hospitalité en m'offrant leur lait à la source même! Je vous évite les détails indécents.


  J'ai eu beaucoup de difficulté à faire comprendre mes divers besoins, mais j'ai su communiquer les nécessités par divers pleurs. Par ce simple moyen, j'avais souvent une écoute rapide et attentive, mais ce fut souvent frustrant, autant pour moi que pour eux je crois. Encore aujourd'hui, c'est fastidieux, mais ils ont enfin gagné une maturité.


  Après plusieurs mois d'observations, j'ai commencé à explorer mon espace commun, le "salon" comme il l'appelle communément. Pour ne pas les effrayer, j'ai débuté par un transport lent: la roulade. Je pouvais ainsi découvrir les premiers objets à ma disposition: soulier, sous-verre, magazine, poil de chat. 
  Pour votre intérêt, ils ont tous un goût plutôt fade. J'essaie toutefois à l'occasion d'autres marques, mais je suis souvent déçu!


Ici, ils m'ont surpris alors que je tentais
de détruire leurs fils pour le système sonore.
  Lorsque j'ai senti que ces indigènes n'étaient plus aussi farouches et déstabilisés par ma présence, j'ai initié mon seconde mode de transport: le rampement. Pour les amadouer, je leur ai laissé croire qu'il m'aidait dans mes balbutiement, mais depuis hier, j'ai entrepris le début de ma réel croisade.


  Bientôt, je découvrirai le monde! Avant tout, je me dois d'explorer mon habitat environnant avec détail. J'investigue dans les coins les plus refoulés de ce monde et mes hôtes me laissent aller avec plaisir. Je fais et refais le tour du salon-cuisine-salle à manger-chambre-salle de bain en plusieurs reprises pendant environ 1 heure.
  Leur saleté de sol m'empêche d'aller au stade "4 pattes" sans glisser et me heurter en plein visage. Je demeure optimiste et crois réussir dans les prochains jours.


  Bien que j'avais entrevu passer sous mon nez une autre espèce les mois auparavant, je pus confirmer et préciser sa présence en me faufilant à travers cette jungle meublée. Les autochtones ont bien tenté de freiner ma progression par le biais d'artefacts divers qu'ils nomment: jouets. La balançoire, la chaise-haute, la table de cuisine, la chaise de bureau et la marchette sont de puissants obstacles que j'ai pu éviter pour me rendre à la tanière du monstre qui règnent ici.
  Ce monstre a une emprise certaine sur les habitants puisqu'il règne en maître ici.
  Aussitôt que les maîtres ont le dos tournés, je l'ai vu sauter sur les meubles et boire sournoisement dans leur bol de céréale sans que les pauvres puissent le savoir. J'aimerais pouvoir réussir à leur communiquer ces précieuses informations.


  Ce méchant félin est heureusement sans défense puisqu'ils ont eu l'audace de le dégriffer (merci à vous!). Cet être se méfie alors atrocement de moi. Je l'ai pris en chasse ce matin dans la cuisine, mais il sait garder un oeil constant sur moi. Il est décidément trop vif. Je n'ai pu qu'effleurer sa queue.
   
   N'empêche, j'ai atteint sa source de nourriture (infecte et trop sec) et j'ai tout balancé en dehors de son plat.
  J'espères ainsi le mettre assez en rogne afin qu'il vienne me réclamer vengeance.


  Je l'attends. Patiemment. 
  Je le piégerai avec mon attache-suce.




Elliott






  

dimanche 3 octobre 2010

Histoire de discrétion

   Aujourd'hui, je me victimise.
   Aujourd'hui, je dénonce. 
   Je me désole d'en arriver là, mais je dois vous dénoncer, vous, mesdames. Vous, femmes, dont j'aime louanger. Vous que j'idolâtre par vos multiples qualités innés ou acquises que l'on peut percevoir avec vos enfants.
  
   Ceci est un avertissement aux futurs papas. Un avertissement aussi aux mamans en devenir.
Pour chaque enfant que vous mettez au monde, vous perdez un peu (sinon beaucoup) de pudeur.
L'allaittement en public me surprend encore, j'ai de la difficulté à saisir à quel moment vous en êtes gênés. Devant le beau-père c'est gênant, mais face au cousin pré-ado... c'est ok? Bon, d'accord. C'est votre affaire!


  Mais si seulement ce ne serait que de la pudeur que vous perdriez!
  Il a fallu qu'avec, vous y laissiez de votre dignité. De votre politesse, de votre discrétion.
J'avoue que moi-même, au restaurant, ça me gêne plus de demander de réchauffer un plat pour bébé-Elliott que de lui changer la couche directement sur le sol! 
  Trouvez l'erreur. 
  C'est peut-être pour ça que certains s'imaginent les pires histoires de notre parentalité. Ils croient que nous devenons insensibles aux odeurs de notre bébé. Ils pensent qu'un enfant ça bave, ça fait pipi, ça fait caca, ça vomit et que parfois, ça nous sourit. Et que nous, nous pouvons vivre facilement avec un peu de selles sur nos vêtements sans sourciller! On ne devient pas inhumain tout de même.


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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

lundi 20 septembre 2010

Nez fait pour sentir, nez fait pour respirer!


   Coucou!

   Oui, oui, je sais, j'ai manqué à mon devoir depuis près d'un mois. Ma chronique hebdomadaire est devenu un mensuel! Rassurez-vous, c'était que passager, le temps de me ressourcer un peu!

   De plus, Elliott a connu sa deuxième poussée dentaire, et ça, c'est pas drôle. 
Bon, ce n'est pas aussi tiraillant  que les colliques d'un nouveau-né, mais ça a drôlement plus de symptômes.

   Un bébé, c'est bien connu, ça bave. Beaucoup.
   Sachez qu'un bébé de 6 mois (et demi!), ça bave avec intensité!
   La bavette ne sert plus que lors des repas, mais plutôt pour imbiber ce pourquoi elle se nomme... bave-ette.

   Dès lors, tout devient objet de soulagement presque jouissif (il soupire de plaisir dès qu'il en a un sous la dent): Un jouet, un collier, une cuillère, un crayon, un sous-verre (mmmm, des bons sous-verres!!!), une vieille cassette vhs jusqu'à la queue du chat qui passait innocemment par là!
    Si ça peut entrer dans la bouche, ça entrera. 

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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké

dimanche 22 août 2010

Oh la belle petite fille!

   Aujourd'hui c'est un avis à tous, mais, surtout à ceux qui n'ont pas d'enfant.
   Je suis le premier à assumer le fait qu'un bébé, dans le premier mois de vie, lorsque "frais fait", c'est un être qui ressemble comme à beaucoup d'autres aussi jeunes. Il manque un peu de personnalité, de traits uniques.
   Il est standard.
   Et comme un enfant standard, il est visuellement asexué!

   Généralement, les visiteurs ou les passants ne se risqueront pas d'émettre leur idée quant à savoir si c'est "un beau petit garçon" ou "une belle petite fille" tant que vous ne leur direz pas.
   Cependant, au fil des mois, vous verrez, les gens se risquent.
   Et se gourrent parfois trop.
   Ils semblent se dire que leur probabilités sont de 50% de viser juste, mais lorsqu'ils loupent leur choix, les parents trouvent ça très frustrant de se remettre en question quant à l'évidence du sexe de son enfant (en tout cas, j'en connais un qui est exaspéré!).

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    La suite du texte disponible dans le roman "Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!", disponible aux éditions Stanké





Matt

lundi 16 août 2010

6 mois: Ça fait ça?

   Mesdames et messieurs, en conférence ce soir, pour répondre à toutes vos question: 
"Les mystères d'un enfant de 6 mois" ou "M'enfin, ça fait quoi finalement un bébé?".


   À maintes reprises je dois remettre les pendules quant aux progressions de mon poupon. En vient des questions évidentes - "Alors il pèse combien maintenant?" - et d'autres totalement absurdes - "Il marche finalement? Il n'a pas le droit de manger du steak?".
  Je dis absurde non pas pour diminuer ceux qui les posent, mais simplement pour démontrer que nous, les parents, oublions trop souvent qu'il existe des gens plus incultes que nous.
   Ça m'est même rassurant puisque ça illustre que mon nouveau statut de père a pu m'éléver un tantinet de la masse! héhé.


  Donc, voici en rafale ce qu'à 6 mois, un bébé exécute (du moins, ce que le mien fait!). J'aurais bien voulu qu'il soit en avance sur ses pairs, mais bon, il se retrouve dans la belle moyenne. Ça situera alors le néophyte pour leur prochaine rencontre avec un nouveau paternel pour adapter leur question.


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Développement moteur


   "Il marche?"
       - Aahahahahahhahahahah.... à 6 mois... ahahahahahah
  "Alors, il marche ou pas?"
      - Non, désolé, il est un futur génie, mais à ce niveau, il se tient droit bien assis et nous sommes survolté juste de le voir tenir 10 secondes.
        Cependant, lorsqu'il est dans sa marchette (chut, nous ne devrions pas avoir cet outil de la mort chez nous!), il n'a trouvé que la marche arrière. Il trouve ça drôle 2 minutes... pas plus.

  "À quatres pattes?"
     - Non, il ne connaît que la technique de la saucisse qui roule à gauche et à droite. Mais à chaque changement de couche, il fait sa douzaine de sit-up pour se muscler tout en grimaçant de son mieux. Je pense lui payer un bench-press pour Noël!
  


Développement languagier

   "Il dit papa?"
        - NON (et ce n'est pas faute de lui inculquer en lui susurrant à l'oreille 45 min. par jour durant son sommeil)! Il veut attendre pour être dans les standards vers les 8 mois il faut croire.
  "Il ne parle pas?"
       - Ah, tout de même, oui! Surtout des "mmmmm" ou des "aaaaaammm" (ouais, ouais, c'est un début. LA technique pour l'inciter à parler: le faire manger. J'ignore pourquoi encore, mais il a fait une association inverse puisqu'il discute à son maximum lorsqu'il a la cuillère à la bouche. 
        Elliott, je veux bien que tu dises merci, mais faut savoir attendre au moins après avoir retiré l'ustensile!
  "Il rit?"
      - C'est le moment le plus magique jusqu'ici lorsque l'on trouve la méthode pour lui soutirer son premier rire, de manière répétitive. C'est entre 5 et 6 mois qu'il découvre le dernier des sens: Le sens de l'humour.

Développement cognitif

   "Est-ce qu'il est le fils à maman?"
      - Un peu trop tôt pour le dire, mais honnêtement, oui. Je ne lui en tient pas rigueur toutefois puisque moi aussi je me sens sentirais très proche si j'aurais son sein dans ma bouche 5 fois par jour, 10 minutes de temps.
   "Alors, il vous reconnaît?"
      - Tout à fait. J'avoue que j'attendais ce moment où, en entrant chez moi, je verrais apparaître un lueur dans son visage. Je pensais que je devrais attendre longtemps, mais finalement, depuis 3-4 semaines, on peut saisir la nature franche, et surtout non-aléatoire, d'un de ses sourires lorsqu'il entend ma voix.
   "Il ne demande que vous?"
      - Non, malheureusement, on ne peut se vanter d'être les seuls personnes sur qui ils posent doucement sa tête pour dormir... c'est en fait une chance je devrais dire!
   "Il fait ses nuits?"
      - J'ESPÈRE!! Vous vous imaginez le pauvre parent qu'il n'aurait pas dormi plus de 2 heures de suite pendant 6 mois? Quoique, ça arrive! Vite, vite, je dois toucher du bois!
        Sérieusement, le plus dur c'est de lui apprendre à s'endormir seul, dans son lit. Alors qu'autant la mère que le père aime moins devoir se priver du plaisir de le bercer.


Alimentation

   "Il boit du lait de vache?"  
        - Non, trop tôt encore...et de toute façon, il a repris sa révolte anti-biberon (avis à Elliott: Prends-le ou prends-le pas, arrête de nous faire languir!!)
   "Il mange de la viande?" 
        - Oui, en purée.... le pauvre! Je le comprends de se garder des réserves pour le dessert!
   "Du dessert?"
        - Ne vous faites pas d'idées! Un dessert pour un bébé c'est la merveilleuse découverte du sucré à son état naturel: purée de pomme, de poire, de cantaloup, de banane ou de pêche (tour à tour, jusqu'à ce qu'il ait tout essayé!).
  "Pas de gâteau alors?"
        - Que je ne vous vois pas lui en filer un morceau à mon insu!! J'ignore si toutes ces histoires d'allergies précoces sont fondées ou non, mais disons que je n'ai pas l'intention d'expérimenter celle aux oeufs à mon enfant... vous l'essaierez sur le vôtre!
  "Il peut être à table avec vous quand même?"
        - Bien sûr, mais sachez qu'une nappe est si vite retirée! Veillez à tenir vos coupes dans vos mains ou tenez les siennes bien attachées puisque maintenant, c'est tout un plaisir que d'agripper tout pour savoir si après coup...  est-ce ça se mange!?
Miam, une tortue!!
  "Il a une préférence?"
        - Oui, et pourtant, ce n'est pas quelque chose qu'il mange! Ce qu'il semble aimer davantage c'est: notre bouffe. Il me fixe si je mange des frites et il fige, radicalement, à la vue d'un cornet de crème glacée! 
          Il a cessé de bouger, de parler et de respirer pour n'être que subjuguer par la belle forme ronde de la glace sur un cornet sucré, de forme cônique. J'en étais presque mal de lécher mon dessert sous ses yeux. 
          Mon fils sait reconnaître déjà les péchés gourmands de ce monde!

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  Merci mesdames et messieurs pour votre attention. Dans l'espoir de vous voir mieux outiller pour questionner un jeune couple quelques mois après un accouchement puisque demander simplement:
 "Quoi de neuf avec Elliott?"
  c'est plus compliqué que vous pouvez vous imaginer (la réponse étant le texte ci-haut!). 
  Un bébé, c'est du micro-changement, mais pour nous, nouveaux parent, la moindre modification à sa routine est grandiose. La preuve:

   - Matthieu, faut que tu voies ça!! s'écrie ma blonde qui savonne Elliott dans le bain.
   - Quoi au juste?
   - Tu devrois le voir....Il tape dans l'eau!
   - Oui, et alors?
   - C'est nouveau! Et il le fait assis!
   - Euh, non, ça fait "longtemps" qu'il fait ça! (longtemps pour moi ici c'est 5 jours)
   - Ah ok, fit Marie, visiblement déçu.

   Vous voyez, n'importe quoi nous émeut!

Matt

mardi 10 août 2010

Un père, c'est nono.

    Depuis des mois, je m'efforce de démontrer à quel point je découvre de façon "nounoune" les plaisirs de la paternité. J'aurais peut-être dû dès le départ vous expliquer précisément la connotation que ce mot représente:


nono
 [ nɔno ]
nono nom commun - masculin ou féminin
Definition : personne idiote (québécisme)

nono 
adjectif   ( même forme au masculin et au féminin, pluriel nonos )
Definition : dépourvu d'intelligence (québécisme)
ex: (avoir un voisin complètement nono)

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idiot  [ idjo ]
idiot adjectif   ( idiote, idiots, idiotes )
Definition :
1. dénué de raisonnement ou d'intelligence (péjoratif) [Remarque d'usage: souvent employé avec une connotation injurieuse]
(tu es vraiment idiot) 
2. d'une absurdité tragique (familier) 
Synonyme:   stupide

 (un accident idiot)
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    J'ose bien me traiter d'idiot, parfois, alors je me permettrai de le faire pour un égal, qui me surpasse même lorsqu'il joue son rôle de père comme un débutant. Un néophyte de qualité.

    Nommons-le Gilbert pour son anonymat.     Gilbert a eu un enfant à peine 4 mois avant le mien. Je croyais tout de même que ce mini-écart lui accorderait une expérience digne d'un peu de sagesse. Malheureusement, il est l'exemple typique de l'homme qui apprend, tout le temps, avec effort, au grand dam de sa blonde et aux malheurs de sa fille!


   Alors que mon fils fêtait ses 3 mois, Gilbert, lui, avait une fille de 7 mois dont le plaisir quotidien consistait à apporter tout, tout objet à sa bouche. Dans sa pure innocence, il encourageait sa poupoune dans ces exercices. Alors moi, je sursautais quelques fois face à leur routine:

  - Pascal? (euh Gilbert!! Zut!) C'est normal qu'elle prenne une serviette de table jetable dans sa bouche?
  - Oui, ça me dérange pas, qu'il me répond sans même sourciller vers sa fille qu'il tient dans ses bras.

   Je regarde les miettes de papiers mouillés lui coller dans le visage alors que sa serviette ne devient plus qu'un minuscule tissu blanchâtre imbibée de bave dont il ne reste plus que quelques bouchées.

  - Ok, mais ça te dérange pas non plus qu'elle en mange autant?
  - Oups!! Non, Delphine! Non! C'est pas bon. Pas bon!

   Quelques minutes plus tard...

   - Pascal, moi, à ta place, je ne lui laisserais pas la serviette de table non plus.
   - C'est pas grave, elle peut pas s'étouffer avec celle-là, elle est en coton!

   Nous sommes les 2 couples à regarder entrer la serviette lentement dans la bouche de la petite. Centimètre après centimètre. Tranquillement, elle disparaissait à l'intérieur au même rythme que sa fille rougissait.

    - Non! Delphine! Non! C'est pour jouer, pas pour manger!
    - Bravo frérot!

   Faites maintenant l'addition d'un film au ciné-parc la nuit tombée, d'une boîte de Glosette - en carton- et de cette même fillette, dans les bras de son père adoré.
    Delphine a probablement vu le court film de sa vie passé. 
    Le temps que son papa réalise qu'une boîte de carton, ça s'effrite vite avec assez de détermination et des mâchouillements d'un bébé.
    La réaction typique d'un nono qui "assume" qu'il a eu tort:

   - Ah Mylène! Pourquoi tu as acheté des bonbons, tu as bien vu que c'est dangeureux pour un bébé!

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  Les allergies sont la crainte principal de tout parent aujourd'hui. On nous le dit, redit et reredit que les enfants sont très fragiles avec les nouveaux aliments. On nous répète (en tout cas, ma blonde me le répète!!) qu'un ordre précis est à suivre pour l'introduction de la nourriture dans son régime.
  Il faut croire que nous, pauvre homme inculte, avons besoin de se le faire répéter incessamment.

  Le pauvre homme, Gilbert (ou Pascal si ça vous aide), ne connaît pas beaucoup de recette, donc, les aliments interdits ne lui apparaissent tout le temps évident à déchiffrer dans la nourriture transformée.... ou non.

  Une odeur flotte dans son condo. Sa blonde se laisse mener vers la source de cet arôme, sucré, mais très présent, prenant. Une lumière s'illumine. Elle accourt.
  Du beurre d'arachides!

  - Mmmmmm, c'est bon Delphine? dit innocemment le nono.
  - Tu n'es pas en train de donner du beurre de peanut à notre fille?
  - Bien sûr que non!
  - Ah d'accord, j'ai eu peur.
  - .... il faudrait pas? Ce serait grave?

  Même situation, 1 mois plus tard (sa fille en a  plus que 9). Une enfilade de: "Non Pascal, des crevettes ce n'est pas tout de suite!", puis "Non, on peut pas lui faire goûter aux crêpes, il y a des oeufs", suivi de "As-tu vérifier si le sorbet est fait sans oeuf?", et "Je suis pas sûr qu'un cocktail de fruits c'est une bonne idée."

  Sommes-nous trop préventifs? J'en sais trop rien, mais venant d'un homme qui a suivi ses cours prénataux, qui a eu son lot d'allergie plus jeune et qui en plus est... ingénieur, j'attendrais un peu plus de vigilance. Surtout qu'il ne connaît pas l'existence du bénadryl! 

   La pauvre épouse a tout intérêt à ne pas se tenir trop loin!

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   Pourtant, elle s'efforce de lui faire confiance (c'est beau l'amour) malgré les 2 fois que sa fille est tombé de sa coquille alors qu'il l'avait déposé sur le sofa.
   Pouf, 1 pied plus bas. Face contre terre.
   Je suis sûr que la seconde fois, sa petite a dû se dire: "Ah non, pas encore! Franchement!"


   Puis, dans la semaine de ses premiers pas à quatre pattes, il a eu l'audace de penser que Delphine ne se débrouillerait pas pour plonger du haut du lit.


   Pouf, 1 pied plus bas. Face contre terre.
   Pas une, mais bien 2 fois! Au moins, ce n'était pas le même lit alors il aura alors peut-être moins de chance qu'elle soit traumatisée!

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   Ce qui me sidère à le voyant, c'est la naïveté que sa fille garde envers lui malgré tout. Il réussit à la gaver d'amour, et de rires, pour qu'elle lui pardonne chaque bévue qu'il accumule. (Aahhhh, c'est ça le truc!)

  Elliott? Tu sauras m'en pardonner autant n'est-ce pas?

Matt