lundi 7 juin 2010

Un nono, la nuit

    Afin de vous forger une image plus claire de l'homme naif et niais que je suis, l'édition de cette semaine se concentre sur le développement de ce personnage du blog: c'est à dire, le papa nono!


  23h33 -  Après avoir passé une soirée dans une conférence dans l'espoir (en vain) de gagner un Ipad (250 geeks qui frémillent juste de risquer d'y toucher, c'est troublant!), j'accoure au métro le plus proche. En tant que fier utilisateur du transport en commun - 1h30 matin et soir - j'ai tendance à oublier néanmoins les horaires limités en soirée pour les autobus de banlieue.
  C'est fou comme l'image de repartir avec un Ipad en main peut vite me retarder!
  
  Pourtant, c'est facile, l'autobus en direction de ma ville est à 00h30 puis la dernière à 1h30. Alors, lorsque je quitte la salle, je commence à réaliser que je pourrais facilement manquer celle de 00h30, si le métro est lent, puisqu'il sait être imprévisible! Puis, aisément, je m'imagine manquer le dernier départ dans le cas extrême que je serais pris entre 2 stations pendant plus d'une heure! Ça arrive plus souvent que vous pouvez imaginer.


 00h22 -  Je suis à bout de souffle, mais heureux de m'asseoir inconfortablement dans le bus menant à mon automobile, qui m'attend paisiblement dans le stationnement incitatif à 45 minutes de l'île. Pour bien me relaxer, mais sans m'assoupir, pourquoi ne pas jouer un peu avec mon Nintendo DS!? 
  Oui, je suis bébé, je joue aux jeux vidéos dans l'autobus même à 30 ans. En plus, c'est un DS, donc, tous des jeux hyper colorés non-violents. Parfois, c'est une étoile de mer qui doit amasser des billes de couleurs dans l'océan ou je trace des lignes arc-en-ciel pour faire rouler un petit fantôme. Vous voyez le type? Vous imaginez vous asseoir à côté de lui ? Creeeepy!


 00h55 - Donc, me voilà, concentré, les yeux rivés pendant 25 minutes sur ma petite console lorsque je me dis qu'il faudrait bien que je soulève la tête par moment pour vérifier si j'approche de ma destination.
  Tout juste alors que l'autobus se remet en route, je vois passer dans ma fenêtre la pancarte de mon arrêt!! Merde!
  Je me faufile en vitesse à la hauteur du chauffeur et lui demande de me laisser débarquer. Il me regarde, l'air furieux de le déranger ainsi dans son précieux horaire et me demande:
  - T'es sûr?
  - Oui, oui, c'est ici que je dois aller!


  Alors, aussitôt mis le pied à l'extérieur, en observant l'autobus s'éloigner, je réfléchis quelques secondes et réalise mon erreur.
  Mon véhicule n'est pas ici. Pas du tout. 
  Il m'attend paisiblement au terminus, à 20 minutes de l'endroit que je me trouve. 20 minutes en temps voiture évidemment.


  1h - Je suis maintenant alors sur la rue principale de banlieue (rue Notre-Dame, Repentigny) à 1h du matin, un mercredi. Et un mercredi, à cette heure là, là-bas je vous assure que ça ne fourmille pas de gens. 
  Ni de taxi. Dieu que j'en cherchais un!
  J'aurais voulu en appeler, mais mon cellulaire a la fâcheuse manie de ne fonctionner qu'en avant-midi, lorsqu'il m'est plus inutile. Puis, surgie l'idée d'utiliser la vieille technologie du téléphone à fil (cabine téléphonique), mais cette commodité est devenue plutôt rare dans notre environnement. Lorsque finalement une apparaît dans les parages, je fouillai inutilement mes poches à la recherche des derniers centimes que j'avais généreusement donné à la serveuse (un gros 80 sous de pourboire).


  Mentalement, je me suis convaincu que je méritais ce châtiment. Pour ma distraction d'adolescent, je devais marcher. Et puis, ça ne me paraissait pas si loin à pied un trajet de 20 minutes en automobile.
  
  1h05 -  Bizarrement, lorsque la pluie s'est mis à tomber, abondamment, je me trouvais un peu dur envers moi-même de me faire endurer ça. En t-shirt, valise à la main, les souliers bruitant "Squoush, squoush" à chaque pas, je commençais à espérer que je ferais assez pitié pour qu'une voiture arrête. J'hésitais à marcher au milieu de la rue, ou même de casser un lampadaire pour souhaiter qu'un policier vienne m'arrêter. J'exagère à peine puisqu'il faisait froid en mautadine! Oui oui, en mautadine! 
  Je faisais de la marche rapide puisque je déteste courir avec ma valise (ça manque de classe!) et par expérience, il me semble qu'on est plus trempé si l'on court sous la pluie au lieu de marcher. Non? En tout cas, moi, ma technique de semi-jogging me paraît plus confortable.


  1h30 - Est-ce un bon moment pour appeler sa blonde? À cette heure, soit elle dort paisiblement et alors, je la mettrai en rogne pour lui demander de venir me chercher avec Elliott (la joie qu'elle aurait de le réveiller!!!) soit elle est déjà inquiète à m'attendre, s'imaginant le pire. Dans les 2 cas, je suis perdant. Alors le mieux est de rester passif et de marcher, marcher, marcher. 
   J'hésite tout de même à entrer dans un bar que je croise sur ma route, mais le look extérieur m'a soutiré tout désir de découvrir l'intérieur. Mieux vaut souffrir que de prendre des risques inutiles parfois!


  1h45 - Ah, ce serait peut-être une bonne idée de rejoindre la route du trajet d'autobus au cas où je croiserais la dernière prévue! Pourquoi pas tenter un chemin à travers le quartier?
          Pourquoi? 
          Parce que c'est certain qu'avec ma chance je vais me perdre encore plus (parce que déjà là, je commence à penser que ma voiture est encore foutrement loin!). 
  Et puis parce que je l'avoue, même à Repentigny, j'ai un peu peur si ce n'est pas éclairé.
  J'étais persuadé d'avoir l'air d'une proie facile, d'une petit chien galeux à 3 pattes dont le maître ignore où il se trouve! On sait jamais, il y a tout de même 4% des victimes de viol qui sont des hommes!


  1h55 - J'aperçois le stationnement. Est-ce que ma voiture y est toujours? Peut-être que mon châtiment n'est pas suffisant et je me suis fait voler! Ça ferait une belle histoire!
    Soulagé, je l'entrevois.



  2h05 - En roulant à 120km/h dans une zone de 90km/h, parce que je rêve à mon lit, je me dit que le comble serait de prendre une contravention. Là, mon châtiment serait complet.
   Ah, tiens, voilà justement un policier caché derrière ce pont. *@#$%? de merde!


  2h08 - Je regarde encore dans mon rétroviseur la patrouille qui n'a pas bronché. Je ne lui fait pas confiance, je m'attends encore à ce qu'elle me poursuive!


  2h15 - Couché au lit, auprès de ma douce qui dort profondément, je me dis que c'était pas si mal finalement une petite marche de santé.


 Je me revois regarder l'autobus disparaître dans la pénombre et je m'esclaffe.
 Marie se réveille et veut comprendre pourquoi je ris. Je lui explique et naturellement, elle répond en riant.


 - Esprit que tu es nono! Tu es vraiment, no-no!
 - Merci! :)


  Elliott dans tout ça? Il n'a pas encore souffert des gaffes à son père. 
  Oups,c'est faux! Je lui ai fait exécuter un vol plané.... mais ça, c'est une autre histoire!


Matt




  


  

4 commentaires:

  1. je ris encore en le lisant et je me revois prise d'un fou rire au bout milieu de la nuit à moitié endormie quand tu me l'as raconté! Je t'aime mon amour et la vie est loin d'être ennuyante avec toi!

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  2. Matthieu !!!!! T'es drôle, mais pauv' toi quand même ! tu as géré la situation avec sérénité !
    ; ) Lucile

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  3. Merci, mais ce n'est pas de la sérénité, c'est de l'abandon! :)

    Matt

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  4. AHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAAH!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! C'est tout toi ça!!!! Tu devais faire dur tout trempé!! Peut-être que les policiers ont vu ton allure à travers la vitre de ton auto et ils se sont dit : "Dure nuit, on va le laisser rentrer en paix!" Quelle mésaventure ont-ils bien pu imaginer?

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