dimanche 27 juin 2010

Une triste histoire de jouet

Je l'avoue, je suis un être émotif. Donc, pour certain, l'histoire qui suit ne vous surprendra pas nécessairement, mais qu'importe, j'aime faire part de mes élans de tendresse.


Jeudi, 24 juin, journée de la St-Jean-Baptiste, mais surtout: congé!
Je demande à ma tendre moitié, qu'en cette journée de fête nationale des québécois, pourquoi pas profiter de l'événement pour nous cultiver, en allant au cinéma, en famille... voir un bon blockbuster américain?
Ok, ce n'est pas des plus nationaliste comme loisir, mais je me réserve le droit de ne pas porter du bleu absolument pendant cette journée.


Le film en question est "Histoire de jouets 3", dernier d'une trilogie que j'aime, que j'adore, que je voue presque un culte. Tout autant que ma filleul avec qui nous prévoyons y aller. Pour votre information, sa soeur de 2 ans, et ses parents aussi furent invités.
Ma tendre nièce n'est pas des plus volubiles devant un film, mais déjà, à 3 ans, la voir figée tout au long d'"Histoire de jouets 1" suivi d'"Histoire de jouets 2" me laisse deviner qu'elle en est accroc. Quant à soeur, ses parents tentent l'expérience pour la première fois de la tenir tranquille pendant 1h30 pour une représentation cinématographique.


Nous voilà alors, Marie, Elliott et moi, assis côte-à-côte dans l'attente du début de la projection. Oui, Elliott étaient présents, inconscient, sinon désintéressé de l'endroit où il se trouvait. Nous, nous croisions seulement les doigts pour que notre petit de 4 mois ne deviennent pas sourd à la sortie.

Lily-Rose, ma filleul, demande à sa mère tout juste 5 minutes avant les premières images:
- Maman, je peux m'asseoir à côté de Matthieu?
- Oui, mais seulement si tu promets de demeurer à ta place pour la durée totale du film?
- Oui, qu'elle répond, sachant probablement très bien qu'elle changera d'avis dans une trentaine de minutes tout au plus.


Je ne me faisais pas d'illusion; je me doutais bien que son envie soudaine avait un lien avec le fait qu' Elliott, son bébé adoré, se trouvait dans mes bras. Bien sûr, aussitôt installée à ma gauche, elle demanda de prendre mon fils dans les siens.
Oufff, son petit cousin pèsant maintenant 15 livres, elle se surprend de le voir grossir ainsi et ne peut dorénavant le tenir que quelques secondes. Elle reste tout de même avec moi lorsque le film commence. Je lui installe ses lunettes 3d, pour le peu que ça l'intéresse à son âge... un 4$ d'extra sûrement pas très profitable.


Finalement, je vois Woody et Buzz réunis à l'écran après 10 longues années d'attente.
Je suis aux anges. Sûrement le plus jeune d'esprit de toute la salle.
Je regarde ma filleul, les yeux rivés à l'écran, elle avec qui je souhaitais tant aller au cinéma voir ce film, dès qu'il fut annoncé il y a de cela 2 ans.
Je me penche vers mon petit garçon, qui m'étonne, il est aussi subjugué face à l'animation incroyable qui lui fait face. Je souhaite tant lui transmettre ma passion du cinéma d'animation.


Soudainement, j'ai la gorge qui se noue. Les larmes montent instinctivement à mes yeux.


Ben voyons! Ressaisis-toi Matthieu!!
Je remercie immédiatement la technologie 3d et ses grosses lunettes noires qui cachent les yeux rougis par l'émotion.


Je suis heureux, comblé, touché d'être aussi bien entouré. Pourquoi m'en cacher?


PARCE QUE J'ÉCOUTE UN FILM POUR ENFANT PUTAIN!


La vague d'émotion se passe. Un bon moment.


Puis, lors d'une scène finale, tous mes personnages préférés se retrouvent au bord du gouffre, à leurs dernières minutes de vie.... ILS NE PEUVENT PAS MOURIR!!
Les larmes remontent à la surface.


Whoooooo!! Calme tes nerfs! C'est juste des petits bonshommes faits par ordinateur, sans vie. Pourquoi avoir des émotions pour eux!


Je me reprends, mais quelques minutes plus tard, suit une autre scène déchirante: un garçon quitte le nid familial pour suivre sa vie à l'université. Un grand classique de film hollywoodien dans lequel la mère s'émeut de voir partir son enfant, devenu homme. Généralement, je me blase instantanément de ces scènes roses bonbons conçues pour les mères de famille.
Mon cerveau imagine alors immédiatement le garçon, devenu Elliott, MON garçon, me dire un dernier au revoir pour rejoindre la grande ville pour étudier. Pas déjà? J'anticipe alors ce dur déchirement qui viendra trop vite nous dit-on déjà.


Les larmes frôlent mes paupières et chatouillent mes narines.
Il m'est inconcevable de pleurer, ici, alors que je n'entends personne se moucher ou même renifler. Je ne voudrais pas être le premier qui partirait le bal!

Le générique déroule, la foule quitte lentement, ce qui me permet de refouler ce surplus incroyable d'émotion. Je me félicite d'avoir su garder ma masculinité saine et sauve. Presque.


Sur le chemin du retour, j'ose demander à ma douce:


- As-tu été touché à un moment pendant le film?
- Ah oui, à la toute fin! Et toi?
- Mmmm... mouin, moi aussi, un peu, à la fin.
- Ah bon, qu'est-ce qui t'a ému alors?


Je n'ose pas répondre, de peur de fondre en soudainement en larmes, au volant, mais ce fut en vain. Marie me fixe avec ses petits yeux piteux et je craque alors que j'explique la raison de ma fébrilité à ma blonde. Celle-ci rie, mais se joint aussi à mes pleurs.


Si près du but, j'aurais pu les contenir, mais il faut croire que ma paternité m'a affaibli.


En passant, la dernière fois que j'ai pleuré fut lors de l'accouchement et auparavant, c'est comme tous les hommes, seulement 1 fois dans l'année. Alors ne pensez pas trop rapidement que je suis hyper-ssssenssssible.


Tout bonnement, les raisons pour s'émouvoir se présentent davantage et parfois, aussi futiles que ces moments puissent être, aussi impromptues qu'ils soient, ça me soulignent qu'aujourd'hui, j'ai une famille, ma petite famille et je suis heureux.
Simplement.

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Bonus: Pour ceux qui trouvent trop mignon mon histoire, voici un petit moment, léger à souhait, pour rire un peu de mon Elliott, dans un début de débrouillardise:




Matthieu


5 commentaires:

  1. Merci de m'avoir dit comment le film fini!
    Là tu vas vraiment avoir une raison de brailler ;)

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  2. T'inquiètes, c'est les hormones ;)
    (mais euh...15 livres ? Belle bête !)

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  3. Les hormones!? J'aurais donc de l'oestrogène? C'est p-e pour ça! :)
    Et 15 livres, c'est un bon "petit" bébé, à peine plus haut que la moyenne.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Ah trop cute! Autant le texte que la vidéo à la fin!! J'avoue que le fait de lire que tu as été aussi ému face à ta petite famille (parce que c'est bien de ça qu'il s'agit, tu es heureux, tu aimes et tu es fier de ta famille) m'a beaucoup touchée, j'en avais presque moi-même les larmes aux yeux!!! Ok, j'avoue que je me suis moi-même imaginé avec une petite famille et que c'est plutôt ça qui m'a picotté les yeux, mais bon, peu importe, moi je suis contente pour toi, contente de te voir aussi comblé dans ton nouveau rôle, dans ta nouvelle vie! :)

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